Investir dans l'art

Presque tout ce que nous achetons perd de la valeur avec le temps. Même les biens réputés pour prendre de la valeur, comme l'immobilier, sont exposés à des risques tels que les tremblements de terre, inondations, incendies, pollution industrielle, ou encore la désertification des quartiers.

Il en va de même pour les actions et les entreprises, qui peuvent disparaître pour d'innombrables raisons imprévisibles.

L'art, en revanche, est l'une des rares catégories qui, de manière générale, tend à augmenter de valeur plutôt qu'à la perdre. Peut-être que l'art est mieux protégé des aléas du monde, peut-être est-il moins sensible aux bouleversements économiques.

C'est pourquoi certaines personnes transforment l'art en une passion lucrative, tandis que d'autres en font leur activité principale. Mais pour que l'art devienne une source de revenus principale, il faut disposer d'un capital considérable pour générer suffisamment de bénéfices et de liquidités.

Historiquement, une quantité impressionnante d'œuvres d'art a vu sa valeur augmenter continuellement. Cette tendance est le résultat d'une explosion démographique et d'un boom économique qui dure depuis 175 ans et qui, selon les prévisions, pourrait se poursuivre pendant encore 100 à 125 ans avant de se stabiliser.

Cela signifie que, durant notre vie, le marché de l'art continuera probablement d'augmenter en valeur.

Un investisseur en art peut parfois se laisser guider par ses préférences personnelles, mais il est également courant d'acheter des œuvres qui ne suscitent aucune émotion particulière si leur potentiel de valorisation est évident.

Le marché de l'art est immense et diversifié. Pour maximiser ses gains, il est essentiel de se spécialiser dans des catégories spécifiques ou des groupes d'artistes.

ARTISTES DU PASSÉ

Les artistes du passé ne font plus rien pour influencer leur marché. Cependant, leurs œuvres continuent de fluctuer en valeur, influencées par des événements spécifiques tels que :

• Expositions rétrospectives ;
• Expositions itinérantes ;
• Films, documentaires ou séries consacrés à l'artiste ;
• Publications de livres ou monographies ;
• Records de vente battus — à la hausse ou à la baisse ;
• Acquisitions par des musées ou des institutions ;
• Découvertes d'œuvres inédites ;
• Vols d'œuvres majeures ;
• Restitutions d'œuvres volées ;
• Apparition de contrefaçons ;
• Nouvelles informations biographiques surprenantes ;
• Modes passagères autour d'une école d'art ;
• Anniversaire de l'artiste ;
• Célébrité ou collectionneur influent révélant une collection importante ;
• Vente d'une collection institutionnelle ou corporative.

Ces événements placent l'artiste sous les projecteurs, générant des variations de prix et créant des opportunités d'investissement.

L'un des avantages d'investir dans des artistes du passé est que leurs œuvres ont déjà traversé l'épreuve du temps. Elles ont été protégées, chéries, conservées avec soin par des générations successives. Cela crée un cycle de préservation et de valorisation qui tend à se poursuivre.

ARTISTES VIVANTS

Investir dans des artistes vivants est une approche totalement différente. Ici, l'investisseur ne choisit pas l'artiste, mais plutôt le galeriste ou le distributeur qui le représente.

Lorsque vous lisez qu'un grand galeriste a signé un nouvel artiste, précipitez-vous à la galerie et achetez ses œuvres immédiatement. Peu importe si vous n'avez jamais entendu parler de lui.

Dans le cas des artistes vivants, le distributeur est le facteur clé de succès. C'est lui qui :

• Crée le marché de l'artiste en organisant des expositions coûteuses,
• Diffuse des catalogues luxueux et des sites Web sophistiqués,
• Convainc les critiques de publier des articles élogieux,
• Incite ses clients fortunés à acheter les œuvres,
• Organise des vernissages et des événements mondains.

En somme, ce sont les distributeurs qui transforment un inconnu en vedette du marché de l'art.

Les investissements dans les artistes vivants exigent généralement plus de temps pour porter leurs fruits, souvent entre deux et cinq ans.

Cependant, le coût des transactions artistiques est élevé par rapport aux actions ou à l'immobilier. Les marges de vente doivent donc être suffisamment larges pour compenser ces coûts avant de réaliser un bénéfice.

En fin de compte, le succès repose sur l'identification des galeries et des distributeurs qui savent repérer le talent et le promouvoir efficacement.

En résumé, investir dans l'art peut s'avérer très lucratif, mais cela exige une stratégie rigoureuse, une connaissance approfondie du marché et la capacité à identifier les opportunités cachées.